Témoignages



À force de trainer dans ce bâtiment, on se fait presque à ce genre de conditions. Ce qui n’est pas normal !

"C’est en ce moment ma 5ème année au sein de la faculté des Lettres et je dois dire que plus le temps passe, plus je suis exaspérée par l’état du bâtiment. Je saute sur toutes les enquêtes de satisfaction que nous recevons par e-mail pour essayer de transmettre mon mécontentement mais, qu’on se le dise, en tiennent-ils vraiment compte ? À propos de la bibliothèque de français, la salle de lecture est très sale. Les fenêtres n’isolent absolument pas du froid en hiver et quand tous les néons marchent, ce sont les ordinateurs qui boudent. Et ce n'est pas tout, il y a des personnes totalement externes à la faculté qui viennent dans le bâtiment et qui parfois dérangent, ce qui prouve bien que notre chère université est plus un lieu de passage qu’autre chose pour les gens de l’extérieur et peut provoquer un sentiment d’insécurité pour les étudiants. Comme vous le mentionnez aussi, la cafétéria est minuscule et il n’y a jamais assez de place à midi. Dans les toilettes des filles, le sèche-main est sans cesse bloqué ou vide… Et suis-je la seule à détester me laver les mains à l’eau glacée ? Le pire c’est qu’à force de trainer dans ce bâtiment, on se fait presque à ce genre de conditions. Ce qui n’est pas normal ! Pourquoi les étudiants de droit, de traduction, de médecine, et autre auraient-ils droit à des locaux tout équipés et en bonne marche et pas nous ? Malgré tout, nous payons notre écolage, tout comme eux. C’est pour ces raisons que je soutiens votre initiative. Nous sommes dans un lieu d’étude qui pourtant, ne se prête pas du tout à ce genre d’activité. Merci pour votre action ! C’est terriblement dommage que notre bâtiment soit dans un tel état, il est pourtant tellement bien placé et, si on n’entre pas dedans, on pourrait presque dire qu’il a du charme. Il est pourtant bien à rénover, pour la sécurité de ses locataires."



Le parent pauvre de l'uni

"Ceux qui fréquentent et surtout ont fréquenté les bibliothèques des Bastions et d’Italien, fraîchement aménagées (il y a à peine 2 ans), se souviennent des odeurs ! Qui dit odeurs… dit soucis de CANALISATION. Il vaut mieux ne pas savoir dans quel état elles sont ! Car toutes ces choses d'un autre âge que l'on voit, ne sont que la pointe de l'Iceberg. L'eau glacée des lavabos… L'heure de gloire des lettres est bien finie, c'est vraiment le parent pauvre de l'uni. Pour avoir droit à des locaux décents (ou récents) et de la considération il faut faire médecine ou Sciences de l'environnement..."



Avant que le toit ne s'effondre sur nos têtes

"Oui c'est possible d'étudier dans de telles conditions .. mais disons qu'au vue de leur promesse de travaux.. si on veut faire bouger les choses... vaut mieux s'y prendre avant que le toit s'effondre sur nos têtes !"



Pour l'image de la Genève internationale

"Pour l'image de la Genève internationale, ça fait un peu tâche de recevoir des étudiants étrangers dans ces conditions. En en discutant avec eux, j'entends beaucoup de "je ne m'attendais pas à ça", ou encore "je pensais pas que la Suisse laissait aller les choses comme ça"... bref, ça rebute les foules et c'est vraiment dommage."



Pourquoi pareille négligence répétée au fil des décennies?

"Lorsque j'ai fait mes études de lettres, dans les années 1960, notre chère vieille Alma mater des Bastions était déjà dans un état pitoyable... Pourquoi pareille négligence répétée au fil des décennies? Ne serait-elle pas bêtement l'expression de l'arrogance des Diafoirus qui encombrent les postes de décision et pour lesquels il n'y a aucune urgence puisqu'il ne s'agit que des Lettres lesquelles, comme chacun sait, "ne servent à rien", "ne mènent à rien" et n'appellent donc aucune sollicitude de la part d'autorités soucieuses de rendements utilitaristes plutôt que de culture humaniste?..."
(B. Zumthor)



« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme »

"Je félicite les étudiants et toutes les personnes qui ont contribué à la création de ce site. J’ai été étudiante dans ce bâtiment dans les années 1980 et maintenant j’y travaille depuis longtemps. Pendant toutes ces années, je n’ai pu que constater une détérioration toujours plus grande. A ma connaissance, il n’y a jamais eu, ou presque jamais eu, de travaux d’entretien, de peinture ou même seulement de nettoyage ! Il faudrait au moins un décrassage en profondeur. Je partage entièrement le sentiment des créateurs du site : il y a un lien de cause à effet entre le dédain de notre société moderne pour les lettres, la théologie et les humanités en général et l’état du bâtiment. A notre époque dite civilisée, seules comptent les « avancées » technologiques et le profit à court terme. « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », dit-on. Notre société privilégie les sciences et pas suffisamment la conscience. Or, les lettres et les humanités en général sont là pour éveiller notre conscience, pour nous inviter à réfléchir sur notre condition humaine, ses possibilités, ses limites. Il n’y a pas de vraie culture à mon sens sans un face à face avec soi-même, l’autre et le monde qui nous entoure, dans toutes ses dimensions, sans un lien fort avec notre histoire et une tension vers un avenir sain et durable. L’écologie est là pour nous le rappeler...
En vivant dans ces lieux, j’ai mal à quelque chose de profond en moi, j’ai honte pour Genève, pour la Genève internationale qui se vante de la richesse de son offre culturelle et qui n’est même pas capable d’offrir des lieux propres aux personnes qui en sont une des sources, j’ai honte pour les dirigeants qui n’écoutent que les lobbys économiques, financiers et technologiques. J’espère que ce site fera changer les choses. »
(Claire Penel, Uni Bastions, Faculté des lettres, ELCF)



Je le répète : quel mépris!

"Toutes mes félicitations pour cette formidable idée de créer ce site! Enfin une belle façon de réagir à ce mépris affiché pour cette faculté, pour ceux qui y travaillent: profs, étudiants, personnel administratif. Tant d'années de promesses de rénovation assorties d'annonces de déménagements pour les travaux puis...rien et finalement aucun état d'âme lorsque cet automne les politiques annoncent que ça ne se fera pas avant 2023 ! Je le répète: quel mépris! Alors merci de votre mobilisation!
(Femme et mère de personnes qui travaillent à Uni Bastions quotidiennement depuis de nombreuses années.)